À l’ère de l’information, l’influence d’Internet sur nos vies est indéniable. De la communication au divertissement en passant par le travail, le réseau mondial a tissé une toile dense d’interconnexions qui arrivent aux quatre coins du monde et fournissent des services de toute sorte. Cependant, peu de gens cherchent à savoir ce que coûte l’entretien de toutes ces connexions, et nous réfléchissons rarement à l’impact environnemental de cette révolution numérique. Et il ne fait aucun doute qu’à mesure que l’industrie d’Internet se développe, son empreinte écologique s’accroît également.
Jusqu’à récemment, certains domaines, comme l’aviation, restaient en dehors de ces considérations. Mais en réalité, la révolution numérique joue également un rôle de premier plan dans certains aspects de l’aviation et du transport aérien.
L’utilisation d’Internet a un impact qui, dans le cas de l’aviation, est largement compensé par les avantages qu’il apporte.
Voyons donc comment l’union d’Internet et de l’aviation façonne de nombreux aspects de notre société et proposons un point de vue équilibré qui tienne aussi bien compte des défis que des opportunités qu’offre cette convergence.
Il y a neuf ans, l’industrie d’Internet représentait environ 2 % des émissions mondiales de CO2, un taux qui est passé à 3,7 % au début de l’année 2020. Ces chiffres, bien que surprenants, ne font qu’effleurer la surface de la relation complexe entre la technologie et l’environnement. De l’envoi de courriels aux appels vidéo et au streaming, chaque clic sur le web a un impact écologique qui passe souvent inaperçu.
Prenons un exemple : le simple fait d’envoyer 1 700 courriels par an émet environ 17 kilogrammes de CO2. En effet, les serveurs de messagerie et les centres de données qui les hébergent consomment de grandes quantités d’électricité, tout comme les routeurs, les hubs, les encodeurs, etc. nécessaires pour faire circuler les données jusqu’à l’utilisateur final. Une grande partie de cette énergie provient de sources non renouvelables telles que le pétrole, le charbon ou le gaz naturel.
Transposons ce chiffre au transport aérien : nous constatons que l’envoi de ces 1 700 courriels équivaut à 5 % des émissions d’un vol entre Madrid et Vienne (1).
Mais quelle est la place de l’aviation dans ce tableau des émissions ? Pour le comprendre, il est essentiel de voir au-delà du ciel et de se pencher sur les aéroports et sur les avions connectés au réseau.
Au cours de la dernière décennie, la disponibilité des connexions Internet en vol a
connu un essor important. Aujourd’hui, un grand nombre de compagnies aériennes propose une connectivité pendant les vols, permettant aux passagers de rester connectés, même à plusieurs milliers de mètres d’altitude. Cette évolution a non seulement transformé l’expérience de vol des passagers, mais a également déclenché une révolution dans la manière dont les compagnies aériennes gèrent leurs opérations.
De la surveillance en temps réel de la flotte à la communication instantanée avec l’équipage, la connexion à Internet est devenue un outil indispensable dans le monde de l’aviation. Cependant, dans le même ordre d’idées, cela soulève également des questions cruciales sur l’infrastructure nécessaire pour maintenir une flotte entière d’avions connectés… et sur son coût énergétique.
L’infrastructure nécessaire pour une connexion à Internet en vol est complexe et multiforme. Elle implique un réseau de satellites, d’antennes au sol et d’équipements embarqués dans les avions qui fonctionnent ensemble pour fournir une connexion transparente et fiable.
Chaque vol connecté est pris en charge par un réseau complexe de technologie qui s’étend à travers le monde. Ce déploiement technologique n’est pas gratuit. La construction, l’entretien et la fourniture de services de cette infrastructure ont un impact sur l’environnement qui ne peut être négligé. Cependant, il est important de considérer également le rôle positif que cette connectivité joue dans l’efficacité opérationnelle de l’aviation. Ne perdons pas de vue que pour évaluer correctement un impact sur l’environnement, nous devons inclure dans l’équation les aspects positifs et les aspects négatifs. Ce qui compte, c’est le résultat.
La connexion à Internet en vol améliore non seulement l’expérience des passagers, mais elle contribue aussi à l’efficacité et à la sécurité du transport aérien. Elle permet un suivi en temps réel des opérations, ce qui peut conduire à une meilleure gestion du carburant, à une détection précoce des problèmes, à une planification plus efficace des itinéraires ou à une réponse plus rapide aux situations inattendues.
En outre, en fournissant aux passagers des informations en temps réel sur les incidents de vol, les retards, les correspondances et les alternatives, elle réduit les déplacements inutiles et optimise l’utilisation des ressources. En ce sens, la connexion à Internet avant de monter dans l’avion et une fois à bord peut être considérée comme un outil qui contribue à améliorer l’expérience des passagers. Dans ce cas, elle doit être considérée comme un impact positif.
La convergence entre Internet et l’aviation est un terrain fertile pour l’innovation, mais elle pose également d’importants défis environnementaux. Comme nous l’avons déjà souligné, pour relever ces défis, il est essentiel d’examiner à la fois le coût et les avantages de cette convergence, tant au niveau mondial que dans le détail.
En prenant des mesures pour minimiser l’impact que chaque individu génère sur Internet, par exemple en réduisant la définition de transmission ou en éteignant la caméra pendant les réunions en ligne, nous pouvons contribuer à atténuer notre propre empreinte écologique. Mais en même temps, nous devons reconnaître le rôle fondamental que joue cette connectivité dans le développement des personnes et des collectifs. Dans le cas de l’aviation, il semble impossible d’emprunter une voie différente de celle des autres secteurs impactés par Internet. Et surtout si nous tenons compte des avantages que présente Internet aussi bien pour les passagers que pour les compagnies.
En définitive, trouver un équilibre entre le progrès technologique et la responsabilité environnementale est primordial pour garantir un avenir.