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Une promenade dans les nuages

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Carlos Gallego

AERTEC / Airport Operations

Lorsque nous, passionnés d’aviation, prenons un vol, nous ressentons une très grande satisfaction et esquissons même un petit sourire au moment de l’enregistrement lorsque le hasard a bien voulu nous assigner un siège côté hublot et non pas côté couloir.

Cet emplacement nous permet d’observer attentivement toutes les opérations de manutention au sol (rampe, nettoyage, restauration, carburant…), nous écoutons avec intérêt l’allumage des moteurs, les systèmes hydrauliques, le bruit étrange du PTU (que certains comparent à l’aboiement d’un chien ; d’autres à une scie), nous sommes attentifs à tous les signaux et lumières de la voie de circulation, au déploiement des volets… Un moment plus tard, lors des premières phases du décollage, nous constatons que les maisons, les véhicules terrestres ou les routes deviennent de plus en plus petits et nous portons notre regard sur l’horizon, à la recherche d’un autre avion… mais ce que nous regardons, ce sont les nuages.

Savoir identifier chaque type de nuage nous permet non seulement de prévoir l’évolution du temps, mais également de connaître les conditions de normalité de notre vol.

Avez-vous déjà réfléchi aux différents types de nuages ? Et à la manière dont les nuages affectent les avions ? Dans tous les cas, accompagnez-nous dans ce voyage…

Les nuages constituent l’effet visible d’une série de facteurs dynamiques et thermodynamiques qui se produisent dans l’atmosphère. Par conséquent, les nuages et leurs différentes caractéristiques (ou l’absence de nuages) représentent le « temps » réel.

Un nuage se forme lorsqu’une masse d’air humide se refroidit jusqu’à faire l’objet d’une saturation, puis d’une condensation.Par conséquent, les conditions suivantes doivent être réunies pour qu’un nuage se forme :

  1. Une masse d’air humide
  2. Un refroidissement
  3. L’existence de noyaux de condensation

Afin de faciliter leur étude, les scientifiques ont classé les nuages de différentes façons, par exemple en fonction de leur aspect, de leur type et de la hauteur où ils se trouvent ; c’est sur ce dernier critère que nous allons nous baser dans cet article. Nous allons donc classer les nuages selon s’ils se trouvent à l’étage supérieur, moyen ou inférieur.

Les nuages d’étage supérieur

La base d’un nuage élevé se situe entre 6 000 et 18 000 mètres sous les tropiques, et entre 3 000 et 8 000 mètres dans les régions polaires. À cette altitude, l’air est suffisamment froid et sec, et ces nuages se composent donc presque exclusivement de cristaux de glace. Les différents types de nuages d’étage supérieur sont :

Cirrus (Ci).

Ce sont des nuages séparés en forme de filaments blancs et délicats, qui forment des bancs et des bandes étroits, blancs ou en majeure partie blancs. Aspect fibreux, éclat soyeux.

Lorsqu’ils sont isolés, c’est signe de beau temps, mais s’ils sont groupés et grossissent en se dirigeant vers le nord, cela indique un changement de temps imminent, l’apparition d’un front ou l’arrivée du froid.

Ils sont si fins que les effets sur l’avion sont pratiquement les mêmes que ceux d’un ciel dégagé.

Cirrostratus (Cs).

Il s’agit d’une espèce de voile nuageux transparent d’aspect fibreux ou totalement lisse, qui couvre entièrement ou partiellement le ciel et donne lieu au phénomène de halo.

Ils annoncent souvent l’arrivée d’un front chaud et leur épaisseur augmente au fur et à mesure que le front avance ; leur présence peut donc être associée à un changement de temps significatif et leurs effets sur l’avion sont très faibles.

Cirrocumulus (Cc).

Ils correspondent à un banc formé par une couche mince ou une nappe de nuages blancs, composés de très petits éléments en forme de grains, de rides, d’ondulations, soudés ou non, et disposés plus ou moins régulièrement.

Excepté s’ils augmentent considérablement au cours du temps, ils ne font généralement pas état d’un changement de temps ; ils sont parfois associés à des courants-jets à haute altitude.

Ils révèlent la présence d’instabilité au niveau où ils se trouvent, à des altitudes de 7 à 12 km.

Nubes altas

Les nuages d’étage moyen

Ce sont les nuages qui se trouvent entre 2 000 et 7 000 mètres d’altitude (sous les latitudes moyennes), qui sont composés de gouttes d’eau et, lorsque la température est suffisamment basse, de quelques cristaux de glace.

Altocumulus (Ac).

Ils forment un banc composé d’une couche fine, présentant des ombres composées de lamelles, de masses arrondies, d’aspect parfois partiellement fibreux ou diffus.

Lorsqu’ils sont isolés, ils sont synonymes de beau temps. Si leur densité augmente ou s’ils sont mélangés à des altostratus, cela indique la proximité d’un front ou d’une dépression. Ils peuvent provoquer des précipitations.

Altostratus (As).

Ils forment une nappe fine ou une couche nuageuse grisâtre ou bleuâtre, d’aspect strié et fibreux ou uniforme, couvrant entièrement ou partiellement le ciel, comme s’il s’agissait d’un grand drap. Ils présentent des parties plus minces qui permettent de distinguer le soleil, comme au travers d’un verre.

Ils sont associés à des fronts chauds et entraînent souvent des pluies ou des chutes de neige faibles continues.

Ils indiquent aux pilotes qu’un système frontal est proche et le givrage à la surface des aéronefs est généralement faible.

Nimbostratus (Ns).

Il s’agit d’une couche nuageuse grise, souvent sombre, dont l’aspect est rendu flou par les chutes plus ou moins continues de pluie ou de neige qui en proviennent. L’épaisseur de cette couche est suffisante pour masquer complètement le soleil.

Il s’agit de nuages de taille moyenne et très épais associés à des systèmes frontaux. Ils peuvent provoquer un givrage si la température est appropriée. Les turbulences restent modérées, sauf à faible altitude et dans les zones montagneuses où elles peuvent être fortes.

Nubes medias

Les nuages d’étage inférieur

Ce sont ceux dont les bases sont à moins de 2 000 mètres d’altitude et qui sont presque toujours composés de gouttes d’eau ; toutefois, dans les climats froids, ils peuvent en plus contenir des particules de glace et de neige.

Stratus (St).

Il s’agit d’une couche nuageuse généralement grise, dont la base est uniforme, pouvant donner lieu à de la bruine ou à du poudrin de glace. Lorsque le soleil est visible au travers de la couche, son contour est nettement discernable.

Ce sont des nuages à très basse altitude qui sont donc sans importance en vol, mais qui peuvent constituer un obstacle majeur lors de l’atterrissage, car leur base se situe en dessous des limites réglementaires pour l’atterrissage. Ils ne produisent ni turbulence ni glace.

Stratocumulus (Sc).

Ils forment un banc, une nappe ou une couche de nuages gris ou blanchâtres, qui présentent presque toujours des parties sombres, composés de dalles ou de masses arrondies, pouvant être soudées ou non.

Ils sont synonymes de beau temps lorsqu’ils apparaissent en été au milieu de l’après-midi, suite à l’évolution des cumulus de beau temps. Ce ne sont pas des bons indicateurs d’un changement de temps.

Des turbulences causées par des changements thermiques sont souvent appréciables sous les stratocumulus. Au-dessus, le vol se déroule souvent dans un air très stable. S’ils étaient associés à des cas de givrage, il serait très faible.

Cumulus (Cu).

Il s’agit de nuages séparés, généralement denses et aux contours bien définis, qui se développant verticalement en forme de mamelons, de dômes ou de tours, et dont la région supérieure bourgeonnante ressemble souvent à un choux-fleur. Les parties de ces nuages éclairées par le soleil sont d’un blanc éclatant ; leur base est sombre et horizontale. Ils sont parfois déchiquetés par le vent.

Il est préférable d’essayer de les contourner, mais s’ils doivent être traversés, il convient de voler le plus haut possible.

Nubes bajas

Autres nuages

Cumulonimbus (Cb).

Il s’agit d’un suage dense à extension verticale, en forme de montagne ou de grandes tours. Il présente la forme caractéristique d’une enclume. Sous sa base, très sombre, se trouvent des nuages bas déchiquetés, des précipitations et des averses, accompagnées de vent en rafales et de décharges électriques qui ont lieu entre deux nuages ou entre un nuage et le sol.

Ils peuvent être isolés avec une largeur de 25 km ou groupés où ils peuvent atteindre jusqu’à 500 km de long. Dans la mesure du possible, ils doivent être évités en les contournant s’ils sont isolés ou en les traversant s’ils sont groupés. Ces systèmes sont associés à de fortes turbulences, à de la grêle, à du givrage et à des phénomènes électriques.

Altocumulus Lenticularis

Il est dû à un vent fort à des altitudes de 3 à 5 km et présente des ondes sous l’effet du vent, avec plusieurs couches (lentilles) superposées qui restent stationnaires.

Mammatus

Il s’agit de nuages similaires à des mamelles qui pendent de la partie supérieure de l’enclume des cumulonimbus, bien qu’ils soient parfois présents sur les altostratus. Ils sont dus à la présence d’une zone plus fraîche et humide dans la partie supérieure du nuage qui descend et de l’air chaud au-dessous qui remonte.

Virga

Dans certains cas, les gouttes d’eau, les couches de neige ou les cristaux de glace qui tombent d’un nuage s’évaporent avant d’entrer en contact avec le sol, créant un effet visuel en forme de rideau qui pend sous la base du nuage.

Otros tipos de nubes

Traînées de condensation

Ce sont des nuages d’origine artificielle, étant donné qu’ils sont produits par les réacteurs des avions qui volent à haute altitude, entre 8 et 12 km. Les moteurs rejettent de l’eau qui se congèle immédiatement dans certaines conditions d’humidité et de température. Si la couche d’air n’est pas suffisamment humide, aucune traînée ne se formera.

Mer de nuages

Nous nous trouvons au-dessus de celle-ci et lorsqu’elle réfléchit les rayons du soleil, nous avons l’impression d’être au milieu d’une mer de nuages.

Pileus

C’est un nuage en forme de bonnet ou de capuchon situé en haut du sommet. Sa formation est due à la montée rapide des forts courants de convection en présence d’une grande instabilité ; ils traversent des fines couches humides et stables intercalées dans la zone supérieure de la troposphère.

 

En aéronautique, et en particulier dans le domaine du transport aérien, il est très important de savoir identifier les nuages et de connaître l’influence que chacun d’entre eux peut avoir sur le vol. Leur connaissance fait donc partie de la formation de base de tout équipage.

Et pour les passionnés du ciel, il n’y a rien de mieux que de s’amuser à reconnaître, depuis notre hublot, les nuages que nous découvrons à chaque voyage.

 

Clouds

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