Directrice de communication GAMA (General Aviation Manufacturers Association)
« Le secteur de l’aviation d’affaires continue de prendre activement part au développement de solutions aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. »
Fondée en 1970, l’association GAMA (General Aviation Manufacturers Association) était dans un premier temps une organisation basée aux USA avant de prendre une envergure internationale regroupant plus de 100 entreprises sur les cinq continents. De quelle manière s’est-elle prise pour se positionner en tant que l’une des plus grandes entités du secteur de l’aviation ?
Merci du compliment ! Nous sommes très fiers de voir comment cette association est devenue le principal représentant de l’industrie de la construction de l’aviation générale à l’échelle mondiale. Je pense que le succès de GAMA repose sur son équipe réellement talentueuse, qui travaille sans relâche afin de s’assurer que les problèmes de nos membres sont traités et présentés partout dans le monde, à tous les niveaux et sur tous les fronts ; en travaillant notamment avec l’Agence européenne de la sécurité aérienne et le Parlement européen, le Congrès des États-Unis et les dirigeants de la Federal Aviation Administration américaine (FAA) pour se faire connaître lors des salons en Asie, en Amérique du Sud et autres, mais également avec des groupes de travail et la presse.
Rencontrez-vous des difficultés pour éduquer les décideurs quant à la contribution vitale de l’aviation pour les pays et les économies ?
Nous voyons que la plupart des gens, y compris les décideurs, s’ils ne sont pas déjà pleinement conscients de cette industrie, reçoivent très positivement l’information à son sujet et comprennent que l’aviation générale et d’affaires tiennent un rôle essentiel dans l’économie locale/départementale/régionale/nationale en étant une source d’emplois hautement qualifiés et bien rémunérés pour les personnes. Ils voient également que notre secteur est de type à pouvoir offrir un haut niveau de stabilité et une possibilité de carrière, ce qui n’est pas évident de nos jours.
GAMA est connue et respectée pour suivre étroitement les expéditions et les numéros de facturation de l’industrie, qui révèlent toujours où en est la croissance. Mais il y a-t-il un fort engagement visant à réduire l’impact de l’aviation sur le changement climatique ?
Je suis contente que vous me posiez cette question ! Elle vient à point nommé. Le secteur de l’aviation d’affaires continue de prendre activement part au développement de solutions aux défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Ce mois-ci, cela fait dix ans que GAMA a établi son Comité environnemental dont la délicate mission est de veiller à ce que les membres de GAMA participent pleinement et activement à l’étude de l’impact environnemental de l’aviation générale et la mise au point d’initiatives pour le contrer.
Le secteur a commencé à réaffirmer son engagement pour la gestion de l’environnement en 2009, lorsque GAMA et IBAC (International Business Aviation Council) ont élaboré ensemble l’Engagement de l’aviation d’affaires face au changement climatique, un accord international de toute la branche visant à atténuer les effets du changement, avec notamment des cibles spécifiques pour l’aviation d’affaires. Nous nous sommes engagés à :
- améliorer le rendement du carburant de 2 % par an entre 2010 et 2020 ;
- atteindre une croissance neutre en émissions de carbone à partir de 2020 ;
- réduire les émissions de CO2 de 50 % d’ici 2050 par rapport à 2005.
Nous avons établi une feuille de route pour atteindre ces objectifs au travers de quatre piliers : améliorer l’efficacité opérationnelle, poursuivre l’amélioration des infrastructures, promouvoir les mesures fondées sur le marché et l’avancement de la technologie, ce qui englobe le développement de carburants durables alternatifs, ou SAJF (pour sustainable alternative jet fuel).
Une coalition d’organisations internationales d’aviation d’affaires a récemment rejoint les représentants du gouvernement pour redoubler d’efforts afin d’accélérer le développement et l’adoption de carburants durables alternatifs (SAJF). Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette initiative ?
Le 28 mai, le secteur a lancé à l’EBACE (European Business Aviation Convention and Exhibition) un guide pour l’utilisation de carburants durables alternatifs en aviation d’affaires. Les dirigeants de GAMA, European Business Aviation Association, IBAC, National Air Transportation Association et National Business Aviation Association ainsi que de nombreuses sociétés adhérant à GAMA ont participé au lancement, y compris le président de Bombardier Business Aircraft, David Coleal, également président de la commission de l’environnement de GAMA. Claudia Fusco, chef d’unité de l’innovation, direction générale de l’environnement pour la Commission européenne, a également participé au lancement du guide et formulé des observations pour illustrer l’objectif de l’UE quant aux réductions des émissions et le rôle de l’initiative SAJF.
Ce guide dessine une feuille de route pour l’enseignement sur les carburants alternatifs et leur usage. Il explique leur disponibilité actuelle et leur nature « drop-in », leurs nombreux avantages, y compris ceux pour les opérateurs, répond aux questions et aux préoccupations et dénonce les principales idées reçues sur les SAJF, leurs sources et leurs impacts. Le guide fournit le contexte technique du développement et de la validation des carburants durables alternatifs, mettant la science derrière la sécurité, priorité numéro un du secteur, et une méprise courante à propos des SAJF. Il comprend les questions fréquemment posées pour fournir aux détenteurs, opérateurs, fournisseurs de carburant et exploitants des services aéronautiques (FBO) des orientations et des informations techniques sur l’approvisionnement et les vols avec des carburants alternatifs.
Nous encourageons ces parties prenantes à en savoir plus sur cette initiative et à consulter le guide sur futureofsustainablefuel.com.