Il est absolument paradoxal que l’aviation, malgré son jeune âge, soit l’un des domaines de développement technique qui a le plus progressé en moins de temps. Bien qu’utilisé depuis à peine un siècle pour transporter des passagers, ce moyen de locomotion se positionne pourtant comme le plus sûr et le plus efficace à l’heure actuelle.
Le premier vol des frères Wright réalisé en 1903 est considéré par beaucoup comme le début de l’aviation puisque pour la première fois, un aéronef plus lourd que l’air prenait son envol. Les vols commerciaux transportant des passagers de manière régulière n’ont commencé à être exploités de manière journalière que bien après 1913, mais, dès lors, le progrès et l’innovation n’ont cessé de se développer.
Préserver la sécurité des transports aériens se pose comme un souci permanent depuis l’avènement de l’aviation civile.
L’objectif poursuivi dans l’évolution des aéronefs a subi des modifications au fil des ans. Au début, celui-ci consistait à maintenir l’appareil dans les airs le plus longtemps possible et à parcourir de plus grandes distances. Avec le temps, l’objectif a été d’augmenter la capacité des voyageurs et des marchandises. La vitesse a été l’une des barrières qu’il a fallu surmonter petit à petit, jusqu’à atteindre l’actuel record du SR-71. Aujourd’hui, la quasi-totalité des progrès réalisés sur les aéronefs sont axés sur des améliorations en matière d’efficacité et de sécurité.
Mais en jetant un regard sur le passé, une première tentative visant à évoquer une réglementation internationale en matière d’aviation civile est menée en 1919 à Paris. À la fin de la Première Guerre mondiale, l’aviation avait progressé de manière significative et, plus que tout, l’idée que les gens s’en faisaient avait marqué un tournant. Elle n’était plus strictement perçue comme le rêve poursuivi par des pionniers insensés, puisque ses avantages manifestes pour le transport de personnes sur de longues distances étaient désormais entrevus.
La Convention de Paris de 1919 (Convention portant réglementation de la navigation aérienne internationale) donna lieu à la création de la Commission internationale de la navigation aérienne et érigea certains principes comme :
- La souveraineté des États contractants
- Les réglementations relatives aux aéronefs et pilotes
- Les équipements de communication
- Les livres, certificats et diplômes des pilotes
- La distinction entre les types d’aéronefs en fonction de leur usage
L’évolution enregistrée au cours des années qui suivirent fut stoppée par l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale qui, paradoxalement, contribua aux principaux progrès de l’aviation durant sa courte histoire. Pendant cette période, la base de la construction des aéronefs, utilisant autrefois le bois, laissa place à une structure entièrement métallique ; les performances des nouveaux avions s’avéraient stupéfiantes ; la puissance des moteurs était incroyable et les premiers réacteurs pointaient le bout de leur nez ; la radio s’imposa comme un moyen de communication permanent et le radar fit son apparition…
En 1944, la fin de la guerre se profilant, les États-Unis encouragèrent la tenue d’une convention dans la ville de Chicago dans l’objectif de donner un certain élan à l’aviation internationale en temps de paix. Des représentants de 52 États y prirent part.
À l’issue de cette réunion, il fut décidé de constituer un organisme permanent chargé de poursuivre la tâche entreprise en 1919. Portant dans un premier temps le nom d’Organisation provisoire de l’aviation civile internationale (OPACI), cet organisme fut rebaptisé le 4 avril 1947 pour s’appeler Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), suite à l’approbation de la convention par les États membres et à son entrée en vigueur. L’OACI avait et a toujours comme objectif d’« élaborer les principes et techniques de la navigation aérienne internationale et de favoriser l’organisation et le développement du transport aérien ».
Finalement, les 96 articles de la convention établirent les privilèges et obligations de tous les États contractants en matière d’aviation civile en définissant de manière libérale les aspects de navigation et de trafic aérien, ainsi que ceux du trafic aérien non rémunéré. Le transport aérien à titre onéreux relevait alors d’accords bilatéraux passés entre États et enregistrés par l’OACI.
La Convention relative à l’aviation civile internationale ou Convention de Chicago fut un succès et, dans la pratique, il s’agit de l’accord qui réglemente à l’heure actuelle l’aviation civile internationale dans le monde entier. L’OACI est une agence spécialisée de l’ONU qui comporte 191 États membres de la Convention de Chicago.