Skip to content

Avions sûrs, passagers heureux!

Picture of Antonio Rodríguez-Laiz

Antonio Rodríguez-Laiz

AERTEC / Marketing & Communication

 

Si l’aviation est l’un des moyens de transport les plus sûrs, cela est sûrement dû, entre autres, aux protocoles stricts en matière de maintenance des aéronefs. Il s’agit de procédures réglementées, spécifiques pour chaque aéronef, qui bénéficient dans tous les cas de l’approbation et du suivi des autorités aéronautiques de chaque pays.

Le programme de maintenance de chaque avion constitue un pilier fondamental pour garantir non seulement la sécurité, mais aussi la longévité de l’aéronef, dans les meilleures conditions possibles de fiabilité.

Bien que dépendant de plusieurs critères, la durée de vie moyenne d’un avion commercial est d’environ 25 années. Mais ce chiffre est trompeur. Il faudra avant tout prendre en compte le nombre d’heures de vol effectuées par l’avion tout au long de ces années ainsi que d’autres variables, comme le modèle de l’avion et le strict respect des plans de maintenance, etc.

Il est rare qu’une ligne aérienne puisse effectuer la maintenance d’un appareil aussi longtemps. En réalité, la durée de vie moyenne d’un aéronef dans une compagnie est d’environ 10 ans (Air Europa : 4,3 ; Emirates : 6,1 ; Iberia : 9,4 ; KLM : 10,4 ; Lufthansa : 11,2 ; Air France : 11,3 ou British Airways : 12,5) (1). Ils sont ensuite revendus à d’autres compagnies aériennes et convertis en appareils de fret. Dans tous les cas, chaque aéronef aura consommé tout au long de sa vie des milliers d’heures de maintenance et de révisions, effectuées par des mécaniciens, techniciens et ingénieurs ; ils se seront occupés de leur mise au point dans des installations très spécialisées afin que, malgré le passage du temps, les avions puissent conserver un aspect neuf.

Mais, en quoi consiste la maintenance des avions ?

Chaque aéronef suit un plan de révisions programmées, basé sur les heures de vol et conforme aux spécifications de chaque modèle. Le but est d’atteindre l’indice de sécurité le plus élevé possible pour maintenir le certificat de navigabilité de l’aéronef et la fiabilité de l’appareil.

À tout moment, si une panne est détectée dans un avion, on procède immédiatement à sa réparation. C’est ce que l’on appelle une maintenance non programmée.

Quant aux maintenances programmées, il est obligatoire de les effectuer une fois qu’un certain nombre d’heures de vol a été atteint et cela indépendamment du fonctionnement de l’aéronef. Leur but s’inscrit dans une perspective préventive. Elles incluent toutes les opérations nécessaires pour maintenir les avions en parfait état de fonctionnement, garantissant ainsi leur durée de vie et réduisant au minimum les coûts inhérents aux pannes. Les maintenances sont les suivantes :

Révision lors d’un transit ou avant un vol :

C’est une vérification rapide effectuée avant chaque vol ou au cours d’une escale. Elle est centrée sur l’état général de l’avion : train d’atterrissage, niveau de carburant, huile, hydraulique, panneaux d’accès, etc.

Vérification quotidienne :

Effectuée avant le premier vol de la journée. En plus de ce qui a été mentionné, les systèmes et équipements sont également vérifiés.

Vérification de service :

Effectuée à l’issue de 100 heures de vol (au bout d’une semaine environ). Tous les aspects liés à la sécurité de l’aéronef sont vérifiés. Chaque incidence détectée est réparée et tous les niveaux des liquides nécessaires au vol sont vérifiés et optimisés.

Révision de type A :

Effectuée lorsque l’avion a réalisé entre 500 et 800 heures de vol ou 200 à 400 cycles (on appelle ainsi les séries de décollages et atterrissages). Elle comprend une vérification générale de la structure de l’appareil, des systèmes et des composants. La révision est effectuée aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’aéronef, qui doit passer la nuit au hangar dédié.

Révision de type B :

Elle complète la précédente et est plus approfondie ; elle s’applique souvent aux avions les plus anciens (les avions modernes ne nécessitent pas ce type de révision). Elle est effectuée tous les 4 à 6 mois et dure entre 1 et 3 jours.

Révision de type C :

Elle s’effectue tous les 15 à 24 mois et entraîne la mise hors service de l’appareil, qui restera au hangar pendant une à deux semaines. Une procédure de maintenance complète et approfondie est mise en place et tous les éléments intérieurs et extérieurs de l’avion sont passés au peigne fin. Certaines compagnies en profitent pour introduire des innovations et renouveler la cabine (équipements multimédia, systèmes d’éclairage, réaménagement des classes, etc.).

Révision de type D :

Également appelée « grande visite » et qui s’effectue tous les 6 ans. C’est le processus de maintenance le plus approfondi que peut connaître un avion tout au long de sa durée de vie. En fonction du type d’avion, plus de 300 travailleurs spécialisés peuvent intervenir (A380). En 60 000 heures de travail cumulé, ils pourront maintenir l’avion en cale sèche entre 45 et 60 jours. Le coût de cette visite s’élève à environ 2 millions d’euros.

Pendant la Grande visite, l’avion est démonté dans sa quasi-totalité, puis repeint. Les structures de toutes les parties de l’avion sont révisées, et les surfaces sont analysées aux rayons X. Les moteurs sont démontés et quelques pièces, même si elles sont en bon état, sont remplacées par d’autres pièces d’origine. Cette révision s’achève par des vérifications fonctionnelles à terre ou en vol d’essai, au cours desquelles tous les systèmes sont testés et où l’avion est soumis à des conditions extrêmes de vol pendant 6 heures, sous la supervision de pilotes, techniciens et ingénieurs.

Telle est l’importance des révisions exploitées par les compagnies aériennes pour le changement complet des anciens systèmes par d’autres plus avancés, qui n’existaient sans doute pas lors de l’acquisition de l’appareil. Il est vrai que, du fait des coûts et du temps de quarantaine, certaines compagnies en profitent pour vendre l’avion et le remplacer par un nouvel appareil.

À l’issue de la Grande visite, nous obtenons un avion qui comptabilise 0 heure de vol, comme s’il sortait à peine de l’usine.

Les compagnies aériennes se doivent d’effectuer ces procédures de maintenance indépendamment de l’état apparent de l’aéronef. Dans le cas contraire, elles perdraient le certificat de navigabilité et l’avion ne serait pas autorisé à voler.

La sécurité dans l’aviation est prise très au sérieux. C’est un impératif assumé par tous. Le respect des protocoles de maintenance des aéronefs est fondamental pour gagner la confiance et garantir une sécurité maximum à tous ceux qui contribuent au développement de ce secteur : les passagers.

(1)  Airfleets et Planespotters (oct. 2016)

 

 

Partager cet article