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Le TGV, concurrent des aéroports

José Ramón Duro

José Ramón Duro

Aviation Expert

 

Le 15 décembre dernier a eu lieu l’inauguration de la première connexion directe en TGV, entre Barcelone et Paris. Le trajet dure 6 heures, et il est initialement prévu deux aller- retour quotidien.

La compagnie ferroviaire espagnole, RENFE, prévoit un trafic de un million de passagers l’année prochaine. Mais l’opérateur espagnol est encore plus optimiste. D’après ses données, les déplacements entre la France et l’Espagne sont aux alentours de 82 millions par an, parmi lesquels 89% se font avec un véhicule privé donc des clients potentiels pour le TGV.

Pour les professionnels du secteur de l’aviation, cette nouvelle est, sans aucun doute, inquiétante. Il faut prendre cette nouvelle avec précaution, mais il faut rappeler l’impact en Espagne que le TGV a eu sur le transport aérien, avec les lignes Madrid, Barcelone et Valence, entre autres.

La distance routière entre Barcelone et Paris est d’environ 1000 kilomètres, il faut près de 9 heures pour relier les deux villes, sans compter les pauses obligatoires. En avion, le trajet se fait en 1h45 environ. La distance limite pour laquelle voyager en avion n’avait pas, ou presque, de concurrence est de 1000 km, sauf pour les voyages en groupe organisé ou en famille.

Malgré cela, l’avantage principal du train sur l’avion, est le gain de temps, la principale préoccupation des personnes qui sont habitués à voyager. Cet argument est celui que nous entendons le plus, le temps gagné sur le trajet est précieux. Le train relie les villes du centre au centre, éliminant du même coup, les trajets ennuyeux entre la ville et l’aéroport, et bien sûr, tous les processus d’enregistrement, contrôles de sécurité, embarquement, débarquement et collecte des bagages.

Dans un monde où, indépendamment du secteur, la citation « s’adapter ou mourir » est devenue mot d’ordre, une réflexion amène immédiatement à réfléchir sur la situation décrite antérieurement. Le secteur aérien doit réagir, il doit trouver des solutions à ses problèmes, il doit trouver des formules pour revitaliser ses compétences, il doit s’adapter et non mourir.

Il existe plusieurs améliorations qui peuvent être réalisées pour changer ce panorama. Parmi elles, nous ne permettons de souligner les plus populaires :

1.- Les aéroports et les compagnies aériennes doivent travailler ensemble pour améliorer leur efficacité, en réduisant les temps mentionnés ci-dessus. Dans ce sens, nous devons souligner le

MoU (Memorandum of Understanding) signé récemment par IATA et ACI, pour développer et implanter le projet SmartS (Smart Security), orienté à l’optimisation de l’expérience du passager, en minimisant les gênes occasionnées par le contrôle de sécurité.

2.- Les aéroports doivent chercher et appliquer des formules et des moyens pour améliorer sensiblement leurs accès des noyaux urbains situés dans leurs zones d’influence. Des aéroports comme ceux de Madrid-Barajas ou Londres-Heathrow, accessibles par route, métro et train (voire navette express dans le cas de l’aéroport anglo-saxon) montrent la voie à suivre aux aéroports avec un volume de trafic semblable.

Ces dernières années, des investissements très importants ont permis d’augmenter la capacité et de moderniser les infrastructures des aéroports espagnols pour plusieurs années. A partir de maintenant, ils doivent se concentrer sur la compétitivité avec le train à grande vitesse, qui bénéficie en plus, d’énormes financements de la part des gouvernements.

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