Bénéficiant d’un riche héritage historique, l’aéroport international O.R. Tambo est le plus grand et le plus dynamique d’Afrique ; il est situé à Ekurhuleni, un des districts de la capitale économique sud-africaine, Gauteng. Au cours du dernier exercice, près de 21 millions de passagers ont transité par cette passerelle vers l’Afrique ; c’est de loin le point d’entrée le plus vital et prépondérant du pays. L’aéroport a démarré modestement, en 1952, puis il a changé deux fois de nom, passant d’Aéroport international Jan Smuts à Aéroport international de Johannesburg, en 1994, avant d’être renommé Aéroport international O.R. Tambo, le 27 octobre 2006, en l’honneur du dernier pilier de la liberté, Oliver Reginald Tambo.
Il est impératif que l’aéroport international O.R. Tambo établisse des relations solides avec des marques nationales et internationales.
L’aéroport accueille des compagnies aériennes en provenance des cinq continents et joue un rôle essentiel pour le transport local ou régional des passagers sud-africains ou internationaux. Cette plateforme de correspondance bénéficie des éléments clés nécessaires à des activités aéroportuaires de calibre mondial, par son emplacement, son accessibilité et sa connectivité. Sa situation est idéale, au cœur de la plaque tournante commerciale et industrielle de l’Afrique du Sud, et il dispose d’une excellente infrastructure routière, le reliant au réseau routier national.
Depuis 1996, l’aéroport international O.R. Tambo est l’aéroport le plus fréquenté sur le continent africain, dépassant même l’aéroport international du Caire. Grâce aux 170 points de vente et aux hôtels de standing sur place, les voyageurs ont à leur portée de quoi profiter de leur séjour à l’aéroport.
Dans les années 1980, lors de la lutte de l’Afrique du Sud contre l’apartheid, l’aéroport a connu des moments difficiles, lorsque de nombreux pays ont mis fin aux échanges commerciaux avec le pays. À cause de certaines de ces sanctions, South African Airways n’avait pas le droit de voler au-dessus de la plupart des pays africains, ce qui forçait les pilotes à contourner la « bosse » de l’Afrique. Des avions spécialement modifiés, comme le Boeing 747SP, ont été nécessaires jusqu’à la levée des sanctions.
AÉROTROPOLE
La société Airports Company South Africa, qui détient neuf aéroports dans le pays, parmi lesquels l’aéroport international O.R. Tambo, ne ménage pas ses efforts au niveau national pour proposer le concept « d’aérotropole ». Sa directrice générale, Mme Bongiwe Pityi, nous a fourni de plus amples explications.
« Dans une aérotropole, il ne suffit pas de disposer d’un aéroport au centre de l’activité économique, en favorisant les sources de revenus issues ou non de l’aéronautique, mais bien de créer de la valeur et une croissance accrue et durable pour la société et nos parties prenantes, dans un rayon de 20 km autour de nos aéroports », a déclaré Mme Pityi.
« Nous pensons qu’en 2025, nos aéroports joueront un rôle crucial dans la physionomie des villes et des régions qu’ils desservent, par le développement et l’intégration d’endroits où les citoyens vivront, étudieront, travailleront et se divertiront. Les aéroports d’Afrique centrale et occidentale offrent moins de distance pour le transport mondial et le transport de marchandises pour les entreprises logistiques et les passagers.
« À cet égard, il est essentiel de mettre en place la vision pour 2025 de la société Airports Company South Africa. Cette vision cherche à garantir notre gestion et le développement des aéroports et l’élargissement de notre présence (par le développement commercial). »
Bien que située beaucoup plus au sud du continent, l’entreprise pense que le concept ciblé d’aérotropole en Afrique du Sud constituera un attrait pour les entreprises, qui préfèreront ses aéroports, qui proposent des installations telles que le stockage de marchandises et des options de transport multimodal, tout en présentant la meilleure valeur, conformément aux tendances de la chaîne de valeur globale.
En travaillant de concert avec la ville d’Ekurhuleni, la mise à jour de l’aéroport et de ses installations devrait accentuer la croissance économique, réduire les coûts relatifs à la conduite des affaires, améliorer le développement des compétences, mieux intégrer le réseau de transport public, contribuer positivement à un aménagement du territoire intégré et améliorer les réseaux logistiques et les manipulations.
L’objectif premier de l’aéroport international O.R. Tambo est le développement des cargos et de la logistique, afin d’obtenir d’autres entreprises de messagerie et de logistique. « Par une étroite coopération avec la ville d’Ekurhuleni et la province de Gauteng, nous souhaiterions perfectionner les installations pour le fret à Midfield », a déclaré Mme Pityi.
LEADERSHIP
Qui est Bongiwe Pityi, chargée de la gestion de l’aéroport le plus fréquenté du continent africain ?
Après avoir travaillé pendant 17 ans pour la société Airports Company South Africa, Bongiwe Pityi dirige environ 1 200 employés directs basés à l’aéroport. Trente-cinq mille personnes supplémentaires travaillent également à l’aéroport, mais sont employées par d’innombrables fournisseurs de service à l’extérieur de l’aéroport : les magasins de détail, les compagnies aériennes, les entreprises de service au sol, parmi d’autres.
En 2014, elle est devenue la première femme à diriger un aéroport africain. Après avoir occupé différents postes, y compris ceux de directrice générale adjointe, directrice générale et chef de projet, Mme Pityi a associé sa connaissance du secteur à son diplôme en droit pour jouer un rôle essentiel à l’aéroport international Guarulhos de São Paulo, au Brésil, où elle exerçait en tant que directrice adjointe et était chargée de l’exploitation de l’aéroport au cours de la période qui a précédé la coupe du monde de la FIFA au Brésil, en 2014.
À son retour en Afrique du Sud en 2014, Mme Pityi a été nommée directrice générale de l’aéroport international O.R. Tambo, où elle est responsable de la gestion des parties prenantes (y compris les compagnies aériennes, les agences gouvernementales, les entreprises de service au sol et les concessionnaires) et est chargée de garantir le strict respect de toutes les règlementations pour la gestion des médiateurs et de la sécurité aérienne.
Après avoir exercé en tant que procureur pendant cinq années avant de rejoindre le secteur de l’aviation, Mme Pityi pense que sa formation juridique lui permet d’appréhender les lois et règlements en vigueur actuellement, ce qui est particulièrement important dans son rôle actuel.
APPROVISIONNEMENT ET ÉCONOMIE
L’objectif stratégique de la société Airports Company South Africa est d’augmenter la part des recettes non tarifaires à 55 % des recettes totales en 2020. Les recettes non tarifaires incluent les boutiques de l’aéroport, le stationnement, la publicité et la propriété, les locations de voitures et autres services auxiliaires.
Pour Airports Company South Africa, l’approvisionnement par des entreprises qualifiées appartenant à des personnes issues de la population noire et gérées par elles est essentiel pour contribuer à la transformation d’une économie traditionnellement dominée par les blancs.
« Nos performances en matière d’approvisionnement et d’appel d’offres ont atteint un stade où, à la fin d’un contrat, les entreprises détenues par des personnes issues de la population noire sont remplacées par des entreprises semblables. Nous pensons que cela est un indicateur des progrès en cours », a déclaré Mme Pityi.
« Cela démontre également que la politique de transformation de la société tire profit d’une base aussi large que possible, plutôt que de ne passer des contrats qu’avec les mêmes personnes lors d’un nouvel appel d’offres. »
Airports Company South Africa a bénéficié de 44 contrats de détail, pour une valeur de 210 millions de rands au cours de l’exercice 2016. La société a favorisé l’émergence et le développement de 1 107 petites, moyennes et plus grandes entreprises grâce à ses pratiques d’approvisionnement au cours du dernier exercice.
Pour réussir, il est impératif que l’aéroport international O.R. Tambo établisse des relations solides avec des marques nationales et internationales. On peut ainsi voir une offre variée auprès des 170 boutiques de détail de l’aéroport.
TECHNOLOGIE
O.R. Tambo souscrit pleinement au concept de transport rapide de l’IATA (IATA Fast Travel concept) et a réussi ses essais d’enregistrement automatique des bagages, qui seront déployés auprès des passagers dès que l’autorisation sera donnée par la South African Civil Aviation Authority (l’autorité de l’aviation civile sud-africaine, la SACAA).
En novembre 2016, l’aéroport a été le premier, en Afrique, à mettre en place un contrôle de sécurité intelligent (Smart Security) qui permettra de numériser le processus de contrôle de sécurité, d’accélérer la progression des passagers au niveau des vérifications et d’améliorer encore la sécurité à l’aide de scanners de pointe.
La phase d’essai pilote du système Smart Security a récemment été achevée et ses performances sont actuellement évaluées. Le nouveau point de contrôle comprend un nouveau système de bande de transport pour les bagages à main et un nouveau guichet de scannage pour les passagers voyageant seuls. Avec ce nouveau système, les fouilles par palpation des passagers qui déclenchent les alarmes de sécurité ne seront pas nécessaires, car la technologie de scannage est plus efficace pour la détection d’objets qui ne doivent pas être portés par la personne ou ne doivent pas se trouver à proximité. Il sera moins souvent nécessaire de retirer les ordinateurs portables des bagages et de les allumer.
Comment ces progrès technologiques aideront-ils à l’amélioration des aéroports ?
L’impact de la technologie est essentiel pour l’avenir des activités aéroportuaires. Nous passons du stade de société aéroportuaire utilisant la technologie, à celui de société numérique utilisant les aéroports. Pour faire de cet idéal une réalité, nous avons mis en place un certain nombre d’initiatives », a déclaré Mme Pityi.
« Ainsi, nous proposons des projets numériques orientés vers le client ainsi que des systèmes de traitement prêts à affronter les défis de la transformation numérique. Dans la pratique, cela revient à proposer une expérience transparente aux utilisateurs des aéroports. Ainsi, vous pourrez acheter vos billets depuis chez vous, réserver votre stationnement, enregistrer vous-même vos bagages grâce à un mécanisme en self-service et rejoindre votre avion avec aussi peu d’entraves que possible. »
DURABILITÉ
L’aéroport international O.R. Tambo fait partie des quatre aéroports sud-africains qui ont reçu une récompense de la part de l’Airport Carbon Accreditation (ACA — Accréditation carbone pour les aéroports), suivant en cela le principal objectif stratégique de la société Airports Company South Africa, dans le but d’améliorer la durabilité et de réduire les impacts sur l’environnement.
Le fait d’atteindre le Niveau 1 de l’accréditation de l’ACA est une étape importante sur le chemin de la neutralité carbone. L’objectif de l’entreprise, sur l’ensemble de ses neuf aéroports, est d’obtenir une accréditation carbone pour les aéroports et nous nous efforçons sans cesse de réduire l’impact de nos opérations sur l’environnement.
SE CENTRER SUR LE CLIENT
L’aéroport international O.R. Tambo demeure axé sur le fait d’offrir une expérience agréable et harmonieuse aux passagers transitant par l’aéroport. Les notations élevées des clients, dans des enquêtes indépendantes, classent l’aéroport au même plan que les aéroports mondiaux. La priorité est également donnée à la promotion de l’Afrique du Sud en tant que destination touristique et l’aéroport collabore dans ce sens avec ses partenaires.
« Des clients de tous âges, quel que soit leur profil démographique, sont de plus en plus perfectionnés et sont à l’aise face aux technologies numériques, dans la mesure où ils s’attendent, et même sont en demande, de l’expérience technologique la plus transparente possible », a dit Mme Pityi.
Malgré un contexte économique difficile en Afrique du Sud, l’aéroport international O.R. Tambo a réussi à préserver sa réputation de meilleure passerelle vers l’Afrique, ce qui est à la fois rentable et visionnaire. Sous la houlette de Mme Bongiwe Pityi, il semble continuer à prospérer, dans le but d’atteindre ses objectifs à l’horizon 2025.