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Recyclage des produits confisqués

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Diego Villalobos

AERTEC / Quality Dept.

 

Lorsque nous abordons le thème des déchets engendrés dans un aéroport, nous pensons par exemple aux restes d’huile ou de graisse issus de la maintenance des avions ou simplement à ceux des passagers. Ceux-ci sont plutôt bien contrôlés, surtout dans les aéroports où un système de gestion environnementale a été mis en place. Le grand nombre de déchets constitue un défi pour la gestion aéroportuaire et nous ne nous sommes peut-être pas assez penchés sur le problème qu’ils représentent.

Si plus d’une tonne de matériel géologique (roches) a été réquisitionnée dans un aéroport en six mois seulement, que doit-on en faire ?

En tenant compte des millions de personnes qui, dans le monde entier, passent par les filtres et entrent dans la zone d’embarquement, nous pouvons imaginer la grande variété d’objets qui, pour des raisons diverses, y sont confisqués. Qui ne s’est pas vu retirer un produit d’hygiène personnelle en passant par les contrôles d’accès ? Comme nous le savons tous, les normes actuelles obligent les passagers à éliminer les liquides, crèmes, gels et aérosols de leurs bagages à main, si ceux-ci ne respectent pas certaines contraintes ; mais alors, que devient tout ce matériel qui a été confisqué ?

En général, ce matériel qui ne devrait normalement pas être considéré comme faisant partie des déchets, était mis au rebut dans des conteneurs scellés dont le contenu était détruit. Des associations écologiques ont mis le doigt sur cette mauvaise pratique, car certains de ses produits, tels que les aérosols, doivent être triés et gérés de manière spécifique. D’autre part, il ne faut pas oublier la valeur de certains de ces produits, parmi lesquels des crèmes ou des cosmétiques, qui peuvent être considérés comme des articles de luxe. Il serait cependant compliqué de gérer tous ces produits en vue de leur réutilisation, car il faudrait vérifier que le contenu de chaque récipient contient réellement ce qui est spécifié sur son étiquette. 

Il semble difficile de trouver une solution à ce problème, mais d’ores et déjà certains aéroports s’y essaient en signant des conventions avec des ONG ou des associations qui se chargent de trier ce qui peut vraiment être utilisé et de gérer correctement ce que l’on n’est pas sûr de pouvoir réemployer.  C’est le cas pour l’aéroport de Minorque, où l’AENA (Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea) a signé avec Caritas une convention pour gérer les objets qui ne respectent pas les normes établies. Cependant, même dans ce cas, les bénéficiaires se retrouvent face à des matériaux qui n’avaient pas été envisagés et dont la gestion représente un défi. C’est exactement ce qui s’est passé à Minorque, un aéroport où l’an passé, en six mois seulement (de mars à octobre 2016), plus d’une tonne (1 193 kilogrammes) de matériel géologique (pierres, sable et même roches) a été confisquée aux passagers qui souhaitaient conserver un souvenir des plages qu’ils avaient visitées. Cette pratique est interdite car, à grande échelle, elle pourrait entraîner une détérioration des habitats d’où provient ce matériel géologique. Il a donc fallu trouver une solution et effectuer un classement en fonction de la composition, la couleur et la taille du matériau, puis procéder à une restitution sur les plages de l’île dont la géologie était similaire.

D’après moi, ces normes qui engendrent la collecte de milliers de kilogrammes d’objets à travers le monde devraient être associées dès le départ à la mise en place d’une méthodologie de gestion, qui permettrait leur valorisation, puis leur recyclage et leur élimination correcte, bien que comme nous l’avons déjà vu, il existera toujours des matériaux non attendus dont le traitement représentera un défi.

 

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