Depuis plusieurs années, le terme « biométrique » est souvent utilisé pour définir de nouvelles techniques et procédures généralement liées à la sécurité. Mais, en réalité, qu’est-ce que la biométrie ? La biométrie est passionnante, elle permet l’identification, la mesure, le calcul et la vérification automatiques d’indicateurs biologiques uniques, en vue de la reconnaissance des personnes.
Grâce à ces indicateurs, il est possible d’identifier une personne sans se tromper ; mais ils doivent remplir les conditions suivantes :
Plus d’une centaine d’aéroports à travers le monde se préparent actuellement à mettre en place des technologies visant la reconnaissance biométrique du personnel et des passagers.
- Universalité : tous les individus disposent de cet indicateur.
- Unicité : il est pratiquement impossible que deux individus possèdent un indicateur identique.
- Permanence : les paramètres essentiels de l’indicateur ne doivent pas changer au cours du temps.
- Quantification : l’indicateur doit être mesurable.
La sécurité dans les aéroports se base chaque fois plus sur l’utilisation d’outils de reconnaissance biométrique des personnes.
Parmi les indicateurs biométriques, on peut citer : les traits du visage, les empreintes digitales, la géométrie de la main, l’iris, la rétine ; la variabilité de certains de ces indicateurs étant faible, il est recommandé d’utiliser deux ou plusieurs indicateurs dans certaines applications, en particulier celles ayant trait à la sécurité.
De fait, la biométrie est présente dans nos vies depuis longtemps. L’exemple le plus connu est l’utilisation des empreintes digitales dans les documents d’identification. Cependant, les progrès actuels se basent sur l’automatisation des tâches de vérification de l’identité de chaque individu.
Dans les aéroports, les techniques biométriques de reconnaissance des personnes sont déjà utilisées depuis le début de notre siècle, avec un retour en force récemment, dû essentiellement à deux facteurs : des exigences accrues en matière de sécurité et les progrès significatifs de l’efficacité des systèmes de reconnaissance.
Depuis peu, de nombreux aéroports ont misé sur la reconnaissance faciale. Il s’agit de l’identification automatique des personnes grâce à l’analyse de leurs caractéristiques faciales, extraites à partir d’images numériques ou de séquences de vidéos. La reconnaissance se base sur la comparaison de ces données avec celles disponibles dans de gigantesques bases de données. Malgré la difficulté apparente, ce processus s’effectue en quelques dixièmes de seconde.
Outre les avantages que présente ce système pour renforcer la sécurité des installations, certains aéroports voient là une manière attrayante de faciliter la circulation des passagers dans leurs bâtiments et d’éviter ainsi les goulets d’étranglement.
Du fait de la situation géopolitique mondiale et des nouvelles exigences de sécurité imposées par les autorités à travers le monde, à l’augmentation globale du nombre de passagers (qui frôle la congestion dans de nombreux aéroports), il faut ajouter la réalisation de contrôles plus minutieux, plus détaillés et plus lents. Le fait d’accélérer l’acheminement des passagers est devenu une obsession, aussi prioritaire que la sécurité elle-même.
Or, les aéroports, les compagnies aériennes et les autorités sont conscients que, pour éviter un retour en arrière en matière de croissance du transport aérien, il faut privilégier des systèmes rapides, fiables et faciles à utiliser et qui, de surcroît, amélioreront l’expérience des passagers.
Parmi les exemples actuels :
Les aéroports australiens ont décidé de prendre les devants en remplaçant les passeports par des contrôles biométriques dans l’ensemble du pays. Ils ont prévu d’utiliser la reconnaissance des empreintes digitales, de l’iris et des traits du visage. En 2020, ce système devrait être appliqué à 90 % des passagers.
L’aéroport de Schiphol (AMS), à Amsterdam, et la compagnie aérienne KLM ont commencé à tester un système d’embarquement biométrique, où les passagers ne devront montrer ni leur carte d’embarquement ni leur passeport, mais passeront par une porte spéciale où leur visage sera reconnu.
L’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG), à Paris, a décidé de développer son système de reconnaissance biométrique, en place depuis 2010, qui scanne les passeports biométriques et les empreintes digitales des passagers. Le but est d’arriver à contrôler ainsi 20 % des passagers qui transitent chaque jour par l’aéroport.
Dans certains aéroports espagnols, comme Madrid (MAD), Barcelone (BCN) ou Málaga (AGP), des initiatives d’enregistrement biométrique des passagers sont en place depuis 2010. La vérification permet de comparer les informations de la carte d’identité électronique ou du passeport numérique, les empreintes digitales et la reconnaissance faciale. Depuis 2015, ce système a été mis en place dans d’autres aéroports espagnols.
Depuis l’année dernière, au Paraguay, dans les aéroports Silvio Pettirossi (ASU) et Guaraní (AGT), des systèmes de contrôle des passagers ont été instaurés : ils vérifient les empreintes digitales, les traits du visage et effectuent une lecture numérique des passeports.
En 2016, l’aéroport Jorge Chávez (LIM) de Lima, a installé plusieurs portes biométriques connectées aux bases de données de différents organes de sécurité nationaux et internationaux, où l’on enregistre les empreintes digitales du passager et sa photo numérisée, permettant ainsi le passage rapide des personnes munies de passeports électroniques.
Au Brésil, plus d’une dizaine d’aéroports internationaux ont créé des systèmes d’identification du visage basés sur la reconnaissance automatique des traits du visage grâce à des photos, des images de systèmes de télévision en circuit fermé (CCTV), des vidéos et des webcams.
C’est bien sûr aux États-Unis que la révolution biométrique est la plus développée. Remarquons dans ce cas la large diffusion du passeport biométrique, dont les détenteurs constatent le privilège de disposer de ce type de documentation, ou pas.
Plus d’une centaine d’aéroports à travers le monde se préparent actuellement à mettre en place des technologies visant la reconnaissance biométrique du personnel et des passagers. Il ne s’agit plus d’initiatives isolées ou de l’évaluation de certaines technologies, mais bien de solutions réelles faisant face à deux problèmes récurrents dans de nombreux aéroports : le nombre croissant de passagers et les exigences de sécurité, de plus en plus restrictives.