Ancien vice-président de OGMA et Chief Financial Officer, Rodrigo Almeida Rosa est à la présidence de OGMA depuis novembre 2013. Il a assumé divers postes en tant que directeur dans le secteur financier. Il a été membre du conseil d’administration et de la Commission de Contrôle de diverses entreprises contrôlées par Embraer dans des pays comme la Chine, les Pays Bas, le Royaume-Uni et l’Espagne. Rodrigo Rosa est diplômé en droit (Université Mackenzie Brésil) et il a obtenu un MBA à l’Université de Cranfield au Royaume-Uni.
« Le Portugal a joué un rôle très important dans les domaines de la maintenance et de la fabrication d’aérostructures ».
Quels sont les principaux défis du secteur aéronautique et spatial ?
De notre point de vue, le secteur aéronautique et spatial continuera à se développer dans les prochaines années. Ce marché a encore un grand nombre d’opportunités et de défis à surmonter, ce qui permet d’envisager une croissance du marché de 4% à travers le monde, en particulier dans la région Asie-Pacifique, en Afrique et au Moyen-Orient. Le manque de main-d’œuvre qualifiée, et en particulier les techniciens et les ingénieurs spécialisés, sont les principaux défis pour l’avenir que nous pouvons mettre en exergue. Il est donc important de mettre l’accent sur la dominance de marché des services après-vente des équipementiers (OEM), ainsi que sur les fusions et partenariats entre les principaux groupes aéronautiques, qui étouffent les plus petites entreprises de maintenance.
Quel rôle joue actuellement le Portugal dans l’activité aéronautique et spatiale ?
Le Portugal a joué un rôle très important dans les domaines de la maintenance et de la fabrication d’aérostructures. Grâce à sa participation à l’un des principaux programmes de l’industrie aéronautique, l’Embraer KC-390, le Portugal a acquis des compétences dans un autre domaine important du secteur, la conception.
Nous pouvons citer, parmi ses principales forces, ses connaissances en matière technique et de développement technologique, axées sur une certaine niche de marché. Un autre point fort est le fait que la main-d’œuvre portugaise est plus compétitive, si on la compare aux autres pays européens. Son point faible serait une certaine limitation de la main-d’œuvre face à la demande.
L’industrie européenne est-elle capable de se mondialiser et de s’intensifier sur différents marchés ?
Oui, sans aucun doute. Ainsi, les compagnies aériennes non européennes les plus importantes s’intéressent aux produits conçus en Europe, en particulier les avions A350 et la nouvelle génération d’avion A320, et la maintenance et les équipementiers opérant à l’international prennent davantage d’importance.
Quels sont les principaux domaines d’expertise du secteur aéronautique et spatial européen ?
Parmi les principaux domaines d’expertise du secteur aéronautique et spatial européen, nous pouvons citer l’utilisation de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies. ; l’innovation, appliquée à la conception ; la capacité de travailler en suivant une vision globale et celle de participer à la production de nouveaux produits pour lesquels plusieurs pays européens apportent leur contribution à un nouveau produit.
Que pouvons-nous améliorer, en termes de coopération entre l’Espagne et le Portugal, dans le secteur aéronautique et spatial ?
La coopération entre ces deux pays n’a cessé de croître, et cela nous plaît et nous motive. Cependant, nous considérons qu’une plus grande interaction organisationnelle est nécessaire, afin d’obtenir une plus grande puissance de marché et de capter et exploiter des produits et services à l’extérieur de la péninsule ibérique. De plus, nous pensons que le Portugal et l’Espagne doivent investir dans des niches technologiques qui leur permettraient de se distinguer par rapport au reste du monde.
L’Europe cultive-t-elle assez le partenariat et la coopération commerciale ? Pourquoi la culture du regroupement a-t-elle autant d’importance pour progresser dans ce secteur ?
La culture du partenariat a progressé au cours des 15 dernières années, mais peut toujours être améliorée. Il est important de développer cette culture du partenariat, car nous manquons encore de vision stratégique, d’intégration d’entreprise et de spécificité sur le marché.
Une culture du travail basée sur la création d’une chaîne de valorisation, avec plusieurs partenaires avec qui partager expertise et expérience, permet d’obtenir de meilleurs résultats, d’être plus efficaces et enfin, d’obtenir plus d’avantages avec moins de dépenses en ressources.
Qu’en est-il des PME hautement spécialisées ? Est-il difficile de concurrencer les grandes sociétés ?
Le marché offre des opportunités commerciales à toutes les sociétés, des plus grandes, aux offres croisées, aux plus petites, plus spécialisées. Cependant, les plus petites doivent se frayer un chemin pour s’inclure dans des projets hébergés par les plus grands fabricants et équipementiers.
Quels sont les principaux défis auxquels l’ingénierie européenne sera confrontée dans les années à venir ?
Les principaux défis attendus dans le domaine de l’ingénierie doivent permettre de trouver des solutions technologiques plus efficaces, de nouveaux matériaux et de nouvelles conceptions, avec un fort impact sur l’efficacité du produit et une réduction des coûts opérationnels.