L’Europe est parsemée de nombreux petits aéroports. Il leur est très difficile d’attirer les entreprises comme peuvent le faire les aéroports de plus grande taille. Les petits aéroports sont généralement éloignés des grandes zones urbaines, leur clientèle est peu importante et ils souffrent de la médiocrité du système de transport terrestre. En conséquence, les compagnies aériennes sont généralement peu disposées à les utiliser.
Souvent, la rentabilité des petits aéroports n’est pas due à une mauvaise gestion, mais plutôt un problème structurel.
Pour surmonter leurs lacunes, les petits aéroports se résolvent à appliquer des taxes d’atterrissage bon marché. Certains paient même des compagnies aériennes, via des accords commerciaux, pour les attirer. La plupart de ces aéroports sont publics et les élus locaux y voient une opportunité de stimuler l’économie de leur région.
Dans ces circonstances, un grand nombre de petits aéroports perdent de l’argent. En conséquence, ils doivent être renfloués aux frais du contribuable.
La Commission Européenne enquête sur ces arrangements. Le soutien des finances publiques doit respecter les règles de l’UE concernant les aides d’État. Les subventions ne peuvent pas être réglées aux compagnies aériennes par des taxes d’aéroport hors marché. Cela serait considéré comme une incitation illégale. Les réglementations européennes doivent garantir une concurrence loyale pour tous.
Mais la concurrence des aéroports est loin d’être parfaite. Cette activité est pleine d’externalités. L’intervention du gouvernement est galopante, et par conséquent, la maximisation des profits n’est pas sur la liste des choses à accomplir pour beaucoup d’entre eux. D’autres abusent de leur puissance sur le marché et imposent leurs prix aux compagnies aériennes désespérées, sans alternatives en vue. Nous ne devons pas non plus oublier que les obstacles pour entrer et sortir des affaires des aéroports sont écrasants.
Le cadre réglementaire de l’UE autorise les aides d’État pour les investissements dans les infrastructures pour petits aéroports. Il permet également une aide de départ très limitée afin que les compagnies aériennes puissent proposer de nouveaux trajets. Néanmoins, fournir de l’aide au fonctionnement des aéroports n’est pas autorisé.
L’interdiction d’une aide au fonctionnement pour les petits aéroports régionaux peut signifier leur disparition. Tous les aéroports, grands ou petits, font face à des frais fixes similaires, par exemple : les coûts de fonctionnement de l’éclairage au sol des aérodromes sont les mêmes, que la piste soit occupée ou non. Cela s’applique également aux services d’incendie et de secours et à de nombreux autres tarifs fixes.
Étant donné que les petits aéroports gèrent moins de passagers, leurs charges fixes par passager sont bien plus élevées. L’équilibrage de leur compte Profits et Pertes par l’augmentation de leurs recettes n’est pas simple. Des taxes d’atterrissage plus élevées effraient les compagnies aériennes et à un certain moment, des ventes supérieures de boissons et de sandwichs aux passagers sont impossibles. Souvent, la rentabilité des petits aéroports n’est pas due à une mauvaise gestion, mais plutôt un problème structurel.
La Commission Européenne souhaite résorber les abus passés. Néanmoins, l’interdiction de l’aide au fonctionnement des aéroports n’est pas la solution. Si les Eurocrates veulent contrôler les dépenses de nos fonds publics, ils doivent se focaliser sur autre chose. Bien plus d’argent a été gaspillé dans la construction d’aéroports vides guidés par la gloire et la vanité dans toute l’Europe, ce qui constitue un grand gaspillage de l’argent du contribuable.