Il existe deux moyens de mener à bien un projet avec un ensemble de personnes. Travailler en groupe ou en équipe. La différence est que le travail en équipe crée une synergie. Lorsqu’une équipe se consacre à un projet et qu’il existe une certaine unité, les différentes connaissances et expertises de chaque membre de l’équipe sont transférées aux autres.
Ce système s’applique à toute la durée de vie du projet et permet d’obtenir un retour constant des connaissances.
Dans les projets ayant défini les outils à utiliser, la façon d’agir et l’objectif à atteindre, le travail en équipe consiste à trouver le moyen d’y parvenir, le plus souvent, par la méthode essais-erreurs. Pour développer cette activité de façon optimale, les membres doivent exprimer leur volonté de transférer les connaissances (et non seulement l’information), manifester un intérêt pour le fonctionnement des outils à employer et porter un regard critique. Le concours de ces facteurs favorise la synergie.
Le fait de transposer ce procédé à un département ou à une entreprise relève de l’ingénierie concourante. Dans ce cas, un réseau d’informations et de connaissances est mis à disposition des équipes, à l’aide de systèmes informatiques et d’outils PDM (gestion des données produits), afin d’exécuter le projet conjoint en parallèle. Lorsque cette activité conjointe entre équipes multidisciplinaires crée une synergie, on parle d’ingénierie collaborative.
L’ingénierie collaborative repose sur une amélioration de l’organisation des projets, du travail en équipe et de l’exploitation de nouvelles technologies de l’information. L’idée consiste à mobiliser tous les départements et équipes humaines qui interviennent dans le cycle de vie du projet à réaliser, en créant un environnement assurant une transparence opérationnelle constante. Les systèmes PLM (gestion du cycle de vie des produits) facilitent l’accès à distance, sélectif et en continu (au moyen de permis, de profils, etc.) aux différentes informations hébergées pour éviter que le grand nombre de données stockées ne provoque un effet de saturation. Il existe actuellement un large éventail d’outils pour faciliter la création d’environnements collaboratifs.
L’application réussie de cette méthodologie permet d’obtenir les résultats suivants :
- Amélioration de la circulation des informations au sein du groupe de travail
- Élimination du temps consacré à travailler avec des données obsolètes grâce à l’amélioration de la gestion des variantes et des modifications de produit qui ont lieu durant les cycles de production
- Création d’un système de notification actif qui tient informés les membres de l’équipe
- Possibilité de faire travailler des équipes géographiquement dispersées
- Possibilité de trier les informations auxquelles chaque équipe de travail a accès
- Réduction des délais de développement grâce à la fusion des processus de production de chaque département
Ce système s’applique à toute la durée de vie du projet et permet d’obtenir un retour constant des connaissances.
À l’heure actuelle, nous travaillons à la mise en place d’un environnement d’ingénierie collaborative dans le processus de fabrication des buses de ventilateur de l’A320neo, dans le cadre du projet CalipsoNeo. L’essentiel du travail consiste à exploiter au maximum les capacités de la plateforme PLM du logiciel Delmia DPM-DPE (Digital Process for Manufacturing – Delmia Process Engineering) de manière à l’adapter aux objectifs du projet. Parallèlement à la définition du produit, des ressources et des processus de fabrication, des simulations ont été effectuées à travers l’iDMU (industrial Digital Mock-up, maquettes numériques de produits industrialisables) afin de détecter d’éventuelles interférences et problèmes d’assemblage, dans un même environnement et de manière simultanée : un parfait exemple de processus collaboratif.