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Voler dans l’A380 et le B747

Picture of Jorge Alegría

Jorge Alegría

CT ingenieros

 

L’aéronautique fait partie de ces disciplines qui ont un fort impact émotionnel sur les personnes qui l’abordent pour la première fois. La taille des aéronefs, l’expérience du vol, l’ambiance des aéroports…

Il en fut ainsi pour moi. Je me rappelle de la première fois où j’ai pris l’avion : je devais avoir environ 8 ans et le vol reliait Madrid à Tenerife. J’ai ressenti une émotion difficile à décrire, j’avais l’impression de me trouver dans un film de science-fiction : tout était nouveau et inconnu. Je me rappelle que je posais un flot continu de questions à ma mère : pourquoi l’avion vole-t-il ? Pourquoi les ailes ne bougent-elles pas comme celles des oiseaux ? Combien pèse l’avion ?…

Dès que je suis entré dans la cabine, j’ai su que plus tard je fabriquerais des avions. Je les trouvais alors fascinants et je le pense encore aujourd’hui.

Il y a quelque temps, j’ai eu l’occasion de voler pour la première fois dans un Airbus A380 et j’ai retrouvé la même sensation que lorsque j’étais enfant : devant tant d’ingéniosité, je me suis posé les mêmes questions et j’ai ressenti la même fascination. Il est très différent de côtoyer la pièce S19 de l’A380 (la pièce arrière du fuselage) en atelier et de la voir face à soi, terminée et opérationnelle. On ne peut concevoir sa taille que lorsqu’on l’a devant les yeux.

Cela fait des années que nous sommes habitués à la silhouette du Boeing 747-400 (et sa bosse caractéristique) et j’ai eu la chance de pouvoir l’emprunter à plusieurs reprises. Cependant, même si la sensation de vol est indescriptible, elle est différente sur un 747-400 ou sur un A380.

Voici quelques données qui donnent une représentation de ces géants des airs :

Le nombre de passagers que l’un et l’autre peuvent transporter dépasse la capacité de tous les autres avions en service. Dans le cas du Boeing 747, la configuration type (en trois classes) permet d’accueillir 416 passagers, alors que l’A380 transporte 544 passagers (sur quatre classes) et peut atteindre 853 passagers sur une classe unique.

Le poids maximum au décollage (MTOW) de l’A380 est de 575 tonnes, alors que celui du Boeing 747 est de 413 tonnes.

Pendant 30 ans, Boeing a régné en maître dans les airs, grâce à son avion au large fuselage, jusqu’à l’arrivée de l’A380. Dans l’ensemble, l’A380 est plus efficace et peut accueillir un plus grand nombre de passagers.

Certaines caractéristiques de l’A380 sont remarquables :

  • L’aéronef pèse 15 tonnes de moins que s’il avait été construit entièrement en métal.
  • Au cours du décollage, les ailes se déforment de jusqu’à 4 mètres vers le haut.
  • L’aérodynamique du fuselage offre une moindre résistance à l’air qu’un B747, ce qui le rend plus efficace et facilite sa progression.
  • Sur l’A380 les inverseurs de poussée se trouvent sur les moteurs les plus proches du fuselage.
  • Les câbles électriques sont en aluminium, et non pas en cuivre, afin de diminuer le poids, du fait de la quantité de câbles présents.
  • Les ailes de l’A380 ont été conçues pour supporter un poids allant jusqu’à 650 tonnes, en prévision de futures versions ; elles possèdent également des « sharklets », qui réduisent les turbulences en bout d’aile et augmentent ainsi son efficacité.
  • Le « belly fairing », ou ventre de l’avion, est fabriqué en Espagne, dans les installations de Puerto Real (Cadix) ; la pièce arrière du fuselage (S19) est quant à elle réalisée à Getafe (Madrid).

Les dimensions de l’A380 ne lui ont pas permis d’obtenir l’accueil souhaité et l’empêchent d’être exploité dans la plupart des aéroports internationaux (l’A380 est un avion de catégorie F et il ne peut décoller et atterrir que dans des aéroports de catégorie correspondante, et de niveau 4). Il n’est actuellement exploité que dans 66 villes dans le monde, parmi lesquelles Madrid et Barcelone. La compagnie Emirates possède la flotte d’A380 la plus importante, avec 90 avions en commande. Au total, 317 avions ont été commandés, dont 210 ont déjà été remis et en cours d’exploitation et 107 en réserve.

Malgré tout, et bien que de nombreuses années séparent ces deux aéronefs, le Boeing 747 est toujours aussi attractif et les deux avions sont en concurrence.

En termes d’adéquation pour les compagnies aériennes, l’A380 prend les devants, même si la version initiale nécessaire est supérieure à celle de son concurrent outre-Atlantique.

Il est important aussi de signaler que l’A380 n’existe pas en version cargo, même si cela avait été initialement planifié ; les commandes n’ont pas été au rendez-vous et la production n’a pas eu lieu. Sur ce segment, le Boeing 747 ne connaît aucune concurrence.

Je n’ai qu’un conseil à donner : dès que vous le pourrez, profitez de chacun de ces aéronefs, ils offrent une expérience unique.

 

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