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L’héritage de la sonde Rosetta

María Isabel Montero

María Isabel Montero

AERTEC / Head of PMO & MRO – Madrid Division

 

De décembre 2014, moment où nous évoquions dans ce blog les avancées technologiques dans le contexte aérospatial qui ont rendu possible la mission de la sonde Rosetta dans l’espace, à aujourd’hui, beaucoup de choses se sont produites. Désormais, la mission Rosetta s’est achevée, comme prévu. Elle a effectué une descente progressive durant plusieurs heures et contrôlé son impact à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, qu’elle a étudié pendant plus de vingt mois après être sortie de son hibernation, près de 10 ans après son lancement.

Le grand succès de la mission de la sonde Rosetta ne repose pas uniquement sur l’immense défi d’ingénierie qu’elle a supposé, mais sur la quantité colossale de données qu’elles a collecté et fourni en vue de leur analyse pendant de nombreuses années.

Il ne fait aucun doute que ce fut l’une des missions les plus audacieuses de toutes celles qui ont été menées dans le contexte de l’ingénierie aérospatiale. Pensons un instant à l’immense défi que représente le lancement d’un petit engin dans l’espace qui, après de longues années de voyage, s’installe sur l’orbite d’une comète. Ne perdons pas de vue la difficulté que cela implique, notamment face à des corps célestes dont la vitesse peut atteindre plusieurs centaines de milliers de kilomètres par heure. Ajoutons à cela sa capacité à prélever des échantillons et envoyer les données jusqu’à la terre. Nul doute que non seulement toutes les connaissances possibles de l’ingénierie aérospatiale contribuent au succès de la mission, mais que leur développement en apportera de nouvelles qui seront mises à profit lors de prochaines missions.

La décision de mettre fin à la mission comme cela a été fait, sur la comète, a offert la possibilité d’étudier tout son environnement de manière exceptionnelle. Toutes les données relatives au gaz, à la poussière et au plasma ont été recueillies. Des milliers de photographies haute résolution ont été prises. Et n’oublions pas Philae, le module déployé par Rosetta et destiné à atterrir sur la surface de la comète pour y rester durant quelques jours, jusqu’à épuisement de ses batteries, afin de recueillir directement des données sur sa composition et les effets de la proximité avec le soleil.

Cette mission a révolutionné notre manière de comprendre et étudier le Système solaire et les comètes qu’il renferme. Certains des résultats les plus importants sont en relation avec les gaz expulsés du noyau de la comète, dont notamment l’oxygène et l’azote moléculaires et l’eau. En ce qui concerne les informations obtenues, des investigations sont en cours pour déterminer si certains ingrédients jouent un rôle clé dans l’origine de la vie, puisque de la glycine, un acide aminé habituellement contenu dans les protéines, et le phosphore, un élément fondamental de l’ADN et des membranes cellulaires y ont été détectés.

D’autres résultats laissent penser que les comètes sont la trace des premières phases de la formation du Système solaire et non des fractions de collisions entres corps plus volumineux comme nous le pensions. Ainsi, nous avons obtenu des données sur la constitution des composants qui ont donné lieu aux planètes, il y a 4,5 milliards d’années.

La Mission Rosetta a compilé tant d’informations qu’elle a prolongé le travail constant de techniciens durant plusieurs années. Mais ça ne s’arrête pas là. Le volume de données collectées est d’une telle ampleur que plusieurs générations de scientifiques auront pour objectif commun d’en extraire toutes les informations que la mission a rendu disponible durant des années.

Ce n’est certainement pas la fin d’une mission mais le début de grandes recherches.

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