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Le tour de force de l’analyse des risques d’incendie dans les aérogares

Julia Espinosa

Julia Espinosa

AERTEC / Airport Planning & Design

 

La conception de la procédure de lutte contre les incendies fait partie des nombreuses difficultés liées à la création des aérogares pour passagers ; c’est l’une des plus importantes et elle semble parfois oubliée.

Le Code de la construction et de l’habitation définit le cadre juridique pour répondre aux exigences fondamentales établies en matière de lutte contre les incendies dans les bâtiments. Ce Code présente un ensemble de règles et de procédures, regroupées dans le document de base de sécurité pour la lutte contre les incendies. Il se présente sous la forme d’une notice définissant des paramètres tels que la longueur maximale du parcours d’évacuation, ou encore les dimensions maximales des zones d’incendie qui doivent être adaptées à tout type de bâtiments. Cependant, que se passe-t-il dans une aérogare dont les surfaces dépassent souvent les maximales prévues par les normes ? Ou, comment évacuer les personnes présentes sans porter atteinte au fonctionnement et à la sécurité de l’aéroport ?

post-incendios-terminal-fraFort heureusement, le code de la construction permet de délimiter les conditions de sécurité d’un bâtiment et propose des solutions alternatives en matière de lutte contre les incendies.

Notre expérience dans le secteur aéroportuaire nous oblige à recommander une analyse sur la lutte contre les incendies qui pourraient se produire dans le bâtiment, basée sur l’efficacité et les prestations. On crée ainsi un ensemble de mesures spécifiques, dans l’objectif de sauver des vies humaines, sans faire d’impasse sur le fonctionnement de l’aéroport. À cette fin, le guide d’ingénierie pour la lutte contre les incendies basé sur l’efficacité, établi par la Society of Fire Protection Engineers, prévoit une méthodologie qui définit la séquence des étapes à suivre pour atteindre les objectifs fixés.

Il est par exemple indispensable, pour évacuer les personnes présentes en toute sécurité, qu’elles disposent d’assez de temps pour atteindre les sorties de secours sans être dangereusement affectées par les effets d’un incendie. Il est donc nécessaire d’analyser préalablement les types de passagers et leur vitesse de déplacement, l’occupation réelle du bâtiment, le temps de détection de l’incendie et le temps que met le passager pour commencer à abandonner les lieux. Des programmes de simulation sont ensuite utilisés pour calculer le temps nécessaire pour l’évacuation intégrale des occupants.

On calcule, parallèlement, le temps disponible pour l’évacuation, en utilisant une modélisation informatique des fluides dynamiques afin de simuler la propagation du feu. Ainsi, il est possible d’estimer à quel moment, dans l’environnement immédiat des personnes, les températures, les fumées, les radiations, les concentrations en CO ou la visibilité sont incompatibles avec leur sécurité. Enfin, les deux valeurs sont comparées afin de déterminer le niveau de sécurité de l’évacuation. Dans le cas où l’évacuation ne serait pas sûre, on envisage des solutions intégrées à un nouveau processus de simulations, jusqu’à ce que toutes les déficiences soient corrigées.

Nous avons récemment appliqué cette méthode à un terminal de 80 000 m2. Tout au long du processus, nous avons redéfini les longueurs du parcours d’évacuation, conçu un nouveau système de contrôle des fumées et évalué l’installation de gicleurs d’extinction automatiques, en plus de la création d’une solution sur-mesure adaptée à la protection contre les incendies dans un terminal. Tout cela a permis des économies d’une valeur de 1,8 million d’euros, garantissant ainsi à tout moment la sécurité des personnes présentes.

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