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L’intelligence artificielle dans l’aéronautique

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Luis Perez

AERTEC / Information Technology

 

L’industrie 4.0 fait actuellement beaucoup parler d’elle, mais quelle est la signification exacte de ce concept et dans quelle mesure a-t-il une répercussion sur l’aéronautique ? L’industrie 4.0 consiste à créer le concept d’« usine intelligente » (smart factory), une nouvelle manière d’organiser les moyens et de parvenir à une meilleure efficacité. Ce concept industriel peut être mis en œuvre grâce aux technologies de pointe telles que l’IoT (Internet of Things ou Internet des objets) ou l’IA (intelligence artificielle).

L’intelligence artificielle apportera de nombreuses nouveautés passionnantes dans les années à venir.

Il ne fait aucun doute que cette dernière va améliorer/transformer l’aéronautique dans les années à venir sur bien des aspects, de la sécurité à l’expérience du passager en passant par la réduction des coûts des compagnies aériennes, mais aussi par la diminution des dépenses des aéroports et infrastructures connexes.

Mais en quoi consiste l’intelligence artificielle ? Une définition courante serait la suivante : il s’agit d’une « machine qui imite les fonctions cognitives que les humains mettent en commun ». Un exemple pourrait être les robots qui savent jouer aux échecs et qui s’améliorent progressivement avec le temps. Outre leurs connaissances de départ, ils apprennent au fur et à mesure des parties en analysant les conséquences de leurs actions ainsi que les réactions de l’adversaire. Comme un être humain.

Lorsque nous parlons d’IA1 en aéronautique, il s’agit de quelque chose déjà présent, qui fait partie de notre quotidien. Ce concept est déjà utilisé sans que nous le sachions ou sans que nous nous en rendions compte. L’intelligence artificielle a évolué en quatre évolutions ou générations :

La première génération comporte le raisonnement guidé par des règles qui peuvent par exemple comprendre toutes les informations reçues par un pilote ou le système de pressurisation automatique de la cabine.

La deuxième génération fait entrer en jeu le terme big data, dont l’aspect essentiel réside dans la grande quantité de données collectées pour leur étude ultérieure. Dans le contexte de l’aviation, l’ensemble des processus de sécurité associés à la reconnaissance faciale en est un des exemples.

La troisième génération est là encore en lien avec le big data, mais cette fois-ci avec un raisonnement plus « humain ». Le nombre de données n’est pas aussi élevé que celui des générations précédentes et l’on peut affirmer qu’il s’agit d’une version améliorée. Elle implique l’optimisation de l’intercommunication entre les départements et entraîne la diminution des temps de « collecte des données ».

La quatrième génération prend quant à elle naissance dans un avenir assez proche, puisque l’idée consiste à obtenir des modèles changeants à partir des données d’ores et déjà obtenues, en fonction de chaque situation. C’est l’intelligence qui se rapproche le plus de la façon dont l’être humain traite les informations. À titre d’exemple, il serait envisageable de créer des avions autonomes qui prennent en compte tous les paramètres nécessaires à la réalisation d’un vol sûr, capables d’agir efficacement face à quelconque imprévu grâce aux données dont ils disposent.

À l’heure actuelle, le projet européen TATEM a mis sur pied une ligne de recherche visant à mieux prévoir l’usure du frein d’un avion. Pour y parvenir, deux techniques de l’intelligence artificielle ont été employées : l’exploration de données (data mining) et l’apprentissage automatique (machine learning). Les deux principaux objectifs consistaient à minimiser les coûts de maintenance de l’avion et à réduire les délais d’attente entre chaque vol, ces derniers étant souvent à l’origine des retards en raison du contrôle de certains composants. Avec toutes les données obtenues, les chercheurs ont pu déterminer qu’il était possible d’optimiser l’itinéraire des vols afin que la maintenance des avions puisse avoir lieu dans certains pays où ces opérations sont moins onéreuses ou dans lesquels la disponibilité, la spécialisation ou d’autres facteurs sont plus adaptés.

Lorsque l’avènement de ce type d’innovations est évoqué, de nombreuses personnes impliquées ont tendance à s’interroger sur la répercussion de l’IA sur leur travail. l’IA va non seulement transformer les entreprises, mais également les personnes, qui devront se réadapter aux nouveaux systèmes de travail. Dans un travail de nature répétitive (industriel, collecte, projet ou analyse), par exemple, il ne fait aucun doute que les employés pourront être remplacés.

L’IA apportera de nombreuses nouveautés passionnantes dans les années à venir. Dans le contexte aéroportuaire, par exemple, des milliers de possibilités de développement se présenteront pour répondre aux demandes d’amélioration de l’expérience du passager. Dans le domaine industriel, les tendances viseront à améliorer l’efficacité des processus, à minimiser les erreurs ou à optimiser la gestion des usines, pour ne citer que ces quelques exemples. En adoptant une perspective plus générale, à savoir une approche d’entreprise, l’intelligence artificielle favorisera la réduction des coûts et l’amélioration du service, un objectif poursuivi sans nul doute par quelconque société.

 

1 – Selon Takeyas (2007), l’IA est une branche des sciences de l’informatique chargée d’étudier des modèles de calcul capables de réaliser des activités spécifiques aux êtres humains sur la base de deux de leurs principales caractéristiques : le raisonnement et le comportement.

Shenzhen airport by Christian Gänshirt

 

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