Skip to content

De l’eau sur Mars

Picture of Rodrigo Valdivieso

Rodrigo Valdivieso

Unmanned Aerial Systems Expert

 

Parmi les planètes que nous connaissons, Mars est la seule à n’être peuplée que de robots. Cela peut paraître étrange, mais c’est ainsi et ces habitants ont permis de démontrer la présence d’eau sur Mars.

Il est primordial de confirmer l’existence d’eau à l’état liquide sur d’autres corps célestes, afin d’établir que les conditions nécessaires (mais non suffisantes) sont réunies pour engendrer ou établir la vie telle que nous la connaissons. C’est ce qu’étudie l’exobiologie et des robots ont été envoyés sur Mars à ces fins ; chacun d’entre eux a été programmé pour la prise d’échantillons et la réalisation d’analyses, en vue de trouver des signes de vie ou de conditions de vie, entre autres.

Il semble compromis de détecter de la vie sur Mars d’après ce que l’on connaît des conditions à la surface de la planète.

Ces habitants de Mars ont confirmé, au vu des structures géomorphologiques qu’ils ont rencontrées, que la planète avait définitivement abrité par le passé de l’eau à l’état liquide à sa surface. Les tentatives pour la trouver ont été vaines car, entre autres difficultés, l’atmosphère martienne, très ténue, ne permet pas à l’eau liquide de rester en surface : elle s’évapore immédiatement dès qu’elle se trouve du côté éclairé par le soleil et gèle dans les zones de pénombre. Finalement, les nouveaux martiens ont détecté la présence de traces d’eau à l’état gazeux ou solide, mais la phase liquide était insaisissable… jusqu’à présent.

Il vient d’être prouvé que notre voisine rouge possède de l’eau à l’état liquide, de manière durable. C’est au radar MARSIS (Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding – Radar de pointe pour le sondage de la subsurface et de l’ionosphère de Mars) que l’on doit cette découverte ; il a été spécifiquement conçu et programmé afin d’effectuer cette reconnaissance, à partir de la sonde Mars Orbiter de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Il transmet des impulsions électromagnétiques à basse fréquence. Les ondes émises interagissent avec les éléments présents à la surface et en dessous de celle-ci ; leur reflet est capturé puis sert à modéliser la composition géologique de la planète.

La molécule d’eau en phase liquide reflétant ces ondes plus que tout autre composant du sous-sol martien, et du fait de la ressemblance des lectures obtenues avec celles que l’on connaît sur les glaciers, ont permis de déduire que le fond de ce lac abrite effectivement de l’eau liquide.

L’eau liquide détectée représente une masse d’environ 20 km de diamètre, située au pôle sud de la planète. La partie en phase aqueuse se trouve sous une couche d’un kilomètre d’épaisseur, qui forme un manteau dense de poussières, minéraux et glace de différentes compositions. On ne connaît pas encore exactement l’épaisseur de ce lac souterrain, mais elle est d’au moins un mètre. Sa température se situe entre -10 et -30 ºC, mais il reste à l’état liquide par sa concentration élevée en sels de magnésium dissous.

Il y a sûrement encore plus d’eau à l’état liquide à détecter, mais ce lac est suffisamment conséquent pour être identifié depuis l’orbite martienne.

Cette découverte est particulièrement importante pour différentes raisons : d’une part, cela prouve qu’il existe des environnements sur Mars qui réunissent toutes les conditions nécessaires à la vie ; d’autre part, elle indique où il est nécessaire de poursuivre les recherches. De plus, dans le cas de Mars, il est important de localiser cette molécule précieuse afin de pouvoir l’utiliser en tant que source d’approvisionnement pour de futurs établissements humains.

Cependant, il semble compromis de détecter de la vie sur Mars d’après ce que l’on connaît des conditions à la surface de la planète, qui laissent penser que même si l’on y trouve de l’eau, il sera quasiment impossible que la vie y soit apparue et s’y soit maintenue jusqu’ici.

Dans tous les cas, pour affirmer que de l’eau a été trouvée, il faudra réaliser des études supplémentaires, répétitives (c’est ainsi que fonctionnent les sciences : rien n’est sûr tant que rien n’a été expressément confirmé).

Une nouvelle étape de recherche a été planifiée afin de récolter de nouveaux échantillons. On prévoit une augmentation du nombre de missions chez notre voisin rouge, grâce à de nouveaux dispositifs d’exploration robotisés, destinés à l’extraction d’échantillons. On s’attend donc ainsi, bientôt, à une augmentation de la population sur Mars…

Partager cet article